En 2016, il y a eu la veste n°1 ici, n°2 ici, n°3  et n°4 par là. Le projet d’aujourd’hui n’est pas une veste mais un manteau, cela dit veste et manteau jouent dans la même équipe 🙂

Je disais dans cet article que cousant maintenant mes vêtements, des besoins commencent à se faire sentir qui nécessitent de faire marcher la machine à coudre pour y subvenir. En l’occurence, depuis 1 ou 2 hivers, me manque un manteau joli et chaud.
J’ai dans mon placard un manteau a priori joli que j’aimais porter avec des robes en période festive, mais en vrai il n’est pas chaud du tout, et d’une très mauvaise qualité puisqu’il se délite petit à petit depuis que je l’ai acheté (peu porté du coup depuis son achat il y a quelques années).
J’en ai un autre, plus solide, plus chaud, mais pas tant que ça en cas de grand froid, assez bariolé, que je portais avec plaisir fut un temps, qui me valait encore au moins un compliment chaque hiver, mais dans lequel je ne me reconnais vraiment plus. Depuis l’hiver dernier, quand je le porte, j’ai l’impression d’être déguisée.
J’ai ma doudoune, aperçue ici, que j’aime vraiment beaucoup, mais qui ne va pas bien avec les robes et qui n’est pas une doudoune de grand froid.
J’avais une autre doudoune, avant, mais mon mari m’interdit de la mettre, soit disant qu’elle n’est vraiment plus présentable 🙂 Comme je l’aime vraiment, je la gardait pour les sorties montagne, mais là aussi, paraît-il qu’elle était vraiment devenue trop jaune et insortable, donc elle vient d’être définitivement remisée… C’était une doudoune longue, blanche (d’où le problème de la couleur jaune !), à fermeture asymétrique, qui convenait bien aussi sur les robes.

Si je vous raconte tout ça, c’est que cela précise le cahier des charges du manteau que je devais choisir : il devait être 1) chaud, assez pour les grands froids ; 2) polyvalent, portable avec un pantalon mais aussi les robes ; 3) qui puisse être porté sur un gros pull ; 4) avec une grande capuche, parce que j’aime beaucoup ça.

J’avais des envies de manteau cintré puis dansant, ou même de manteau long avec un belle capuche (ça ce sera pour une autre année !) et puis finalement, c’est le modèle 125 du magazine Burda Style d’octobre 2013 que j’ai choisi. Je trouve la photo de présentation plaisante, il est féminin, chaud et avec une belle capuche ! Par contre je ne souhaitais pas avoir les éléments contrastants, je voulais tout faire uni.

Je voulais le faire en noir, histoire d’aller avec tout, et j’espérai trouver un lainage noir texturé, pour apporter un peu de vie dans ce manteau qui ne contenait pas trop de découpes. Je m’imaginais bien enfiler ce manteau comme on se love dans un couverture chaude 🙂
Pour une fois, j’ai éliminé la possibilité d’acheter en ligne, parce qu’au prix d’un beau lainage, je ne voulais prendre aucun risque sur le rendu réel, la texture. J’avais cela en tête pendant plusieurs mois, sans jamais tomber en magasin sur ce que je cherchai. Donc je suis partie au marché aux tissus de Mulhouse cet automne en espérant bien trouver le lainage parfait, hum. J’ai fait le tour de tous les stands, sans trouver la perle rare. Et puis finalement, il y avait ce lainage bleu et gris, très épais, quasiment uni, avec de la texture, bien chaud, car en double avec une laine bouillie grise. C’est ce qui se rapprochait le plus de mon souhait finalement. J’ai un peu hésité, car il est vraiment épais, mais j’ai fini par l’acheter. Il m’en fallait 3 mètres, je l’ai acheté en dernier parce que le sachet était du coup énorme 🙂

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Ci-dessus et ci-dessous sans ceinture, mais je ne le porte pas ainsi.

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Patron : Manteau 125 du Burda Style d’octobre 2013
Taille : 38 puis 40 à partir de la taille
Matériel : lainage du marché aux tissus de Mulhouse
           Liberty Eben pour la doublure de chez Alice Boulay
           tissu de doublure noir pour les manches, Mondial Tissus
           gros boutons pression à coudre couleur bronze
Modifications : pas de parement en fourrure, pas d’empiècement dos, légèrement raccourci (2,5 cm), rajout d’une parementure à la capuche, poches prises dans la couture.

J’ai passé du temps aussi à choisir ma doublure : j’ai passé en revue ce qui pouvait coller de mon stock ; j’ai cherché sur internet un coton avec de grandes fleurs dans les tons rouges, pour réchauffer le manteau ; j’ai demandé l’avis de monsieur. J’ai failli partir sur un coupon un peu flashy, mais il n’y avait pas consensus au sein du couple 😉
Finalement, j’ai sorti un bout de Liberty, assorti plutôt que contrastant, et apparemment, ça a fait mouche. Alors autant vous dire que si ma moitié m’incite à acheter du Liberty, je n’oppose pas tellement de résistance ; d’autant qu’en effet, en terme de coloris, cela collait pile poil. Alors à chaque compliment sur la doublure, il n’y a pas que moi qui fait la fière 😉

Côté couture : bon, ben… c’était physique ! J’ai eu mal au bras pendant deux semaines, parce qu’il y avait vraiment de la tension à mettre pour gérer l’épaisseur de ce tissu. J’arrivais à mettre deux épaisseurs sous mon pied de biche mais impossible de savoir si le pied était baissé ou levé ! Pour les surpiqûres, il a fallu que je me place hors de la marge de couture. Et puis bien sûr, les surpiqûres partout c’était obligé, sinon ça ressemblait à un gros chiffon. Je vous laisse d’ailleurs imaginer ce que ça a été de surpiquer dans les manches quand celles-ci étaient fermées !
J’ai cassé deux aiguilles, dont une s’est cassé en trois morceaux ! C’était en surpiquant sur une surpiqûre de la capuche, l’aiguille n’a pas réussi à transpercer…

Le dessin technique : je vous le mets, car dans mon lainage les détails se perdent un peu 🙂
Il y a une capuche en trois parties, qui revient vers l’avant en angle, un parement devant sur lequel se fait le boutonnage, un dos avec un empiècement à découpe droite, des manches en deux parties (contenant une « pince »), plus un parement de bas de manche, une ceinture, des poches dites à patte sur l’avant.

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Le choix de la taille : je me suis basée sur mes mesures poitrine et hanches, à la taille je suis plutôt vers 42 mais étant donné l’aisance du modèle, ça pardonne plutôt bien.

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Ci-dessus et ci-dessous sans ceinture, mais je ne le porte pas ainsi.

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La capuche : le patron incite à la doubler en tissu principal, mais j’avais peur que ce soit trop lourd et épais, et puis je voulais que la doublure soit visible quand le manteau est fermé. J’ai donc dessiné une parementure de quelques centimètres, cousue en tissu principal. Le reste de la capuche est en Liberty.

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La ceinture : impossible de la coudre sur l’envers et de la retourner ensuite. Du coup je l’ai cousue à la main sur l’endroit, puis surpiquée à machine.
Il faudrait des passants, pour cette ceinture. Je ne peux pas les faire en tissu principal (trop épais), et je ne me suis pas encore décidée pour utiliser un ruban sergé. Peut-être que si je trouvais un lainage fin bleu foncé… Du coup pour l’instant, je fais attention à ne pas perdre ma ceinture 🙂

Les poches : j’avais prévu de les faire comme sur le modèle, mais finalement, sur conseil, je les ai faites prises dans la couture de côté. J’ai choisi leur emplacement en fonction de la façon dont je m’imaginais plier le bras, mais au final, c’est tout juste par rapport à la ceinture, j’aurai pu les descendre de quelques centimètres.

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Les boutons : j’ai choisi des boutons couleur bronze, qui allaient mieux que l’argenté. Je les ai ai cousus au fil classique, mais je vois sur les photos que certaines coutures se défont. Il faudra peut-être que je le refasse avec un fil plus solide. Il en faudrait aussi un plus haut près de la capuche, selon le patron, mais mes boutons étaient trop gros, et je ne sais pas encore si j’en poserai un plus petit (je n’en sens pas le manque en tout cas).

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Le dos : une découpe sans pince était prévue, je ne l’ai pas faite, à cause de l’épaisseur du lainage. En écrivant et en regardant la photo, je me dis que j’aurai peut-être pu la laisser, pour avoir la surpiqûre apparente.

Le devant : par contre pour avoir la ligne formée par la couture, j’ai gardé la découpe du devant.

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Les manches : j’ai cru dur comme fer que la fourrure de la photo de présentation n’était appliquée qu’à l’extérieur. Mais en fait, elle était à l’intérieur aussi, et donc le patron de la manche était en deux parties. Evidemment, je n’avais coupé que la partie haute (ce qui expliquait que cette manche me paraisse courte ^^), et je n’avais presque plus de lainage. J’ai coupé le bas des manches comme j’ai pu, un peu de travers, donc, et entoilé le tout pour éviter les déformations.
J’ai monté les manches à plat, et fermé ensuite en une fois la couture des dessous de manches et des côtés du manteau.
Au niveau de la tête de manche, j’ai utilisé une marge un peu plus grande que prévue (j’avais coupé en rajoutant 1 cm, oublié, et cousu à 1,5 comme ailleurs, mais en fait c’est bien comme ça).

Et question erreurs, j’ai aussi coupé les devants en rajoutant la même marge partout, donc pas assez pour un ourlet. La veste est donc un peu plus courte que ne le prévoit le patron, ce qui n’est pas gênant.

La doublure : Je pense avoir enfin compris sur ce manteau comment coudre un coin classique (?) de veste doublée, pour m’en souvenir et si ça peut aider quelqu’un, voici une petite photo, où j’ai mis en couleur ce qu’il faut coudre. Le noir est mon lainage entoilé.

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Lorsqu’on a son manteau extérieur, une parementure et la partie doublure, il faut donc
1) coudre la doublure à la parementure selon la ligne verte, du haut en bas
2) coudre la parementure au manteau extérieur, selon la ligne rouge ;
ici la marge prévue pour l’ourlet est de 4 cm, et donc j’ai tourné en suivant les lignes de couture.
Il faut s’arrêter sur la couture du point 1)
3) dégarnir, en coupant la partie que j’ai pointillée en bleu
Cela donne une doublure qui débute au bas de la parementure et qui remonte un peu en faisant le pli d’aisance.

A la couture de la doublure, j’ai tout de même dû faire une bêtise quelque part (ou à la découpe ?) parce que la doublure noire de ma manche gauche dépasse de trop ; je pense qu’il faudra que je bidouille un peu pour éviter cela car ça me gêne. Et pour l’instant l’ouverture dans la doublure est fermée mochement à la machine à coudre, parce que j’ai toujours peur en terminant une veste de découvrir quelque chose à reprendre (et que je veux donc pouvoir la rouvrir facilement).

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Mon avis : j’ai terminé ce manteau le mercredi avant Noël. Je l’ai pour ainsi dire porté tous les jours depuis, hors sorties en forêt (et encore). Il remplit tout à fait le cahier des charges, j’ai bien chaud dedans, j’aime ma capuche, je peux le mettre avec toutes sortes de tenues.
Il est assez ample, mais c’était attendu, bien sûr. La ceinture permet de marquer la taille. Je vous ai mis des photos sans ceinture, pour que vous voyiez ce que ça donne, mais j’utilise en fait la ceinture à chaque fois. Je pense qu’il doit pouvoir se porter sans, mais d’une part ça me plaît moyennement, et d’autre part il faudrait alors qu’il soit un peu plus court, je trouve.
Je n’ai par contre pas mis de photo manteau ouvert, il n’est pas prévu pour être porté ainsi, et est trop gros et trop lourd pour que ce soit joli. Ce n’est pas gênant, car vu comme il est chaud, il est destiné à être porté dans le froid. C’est seulement dans un magasin que ça peut m’embêter.

Il y a une série de photos en situation, dans la neige avec bottes chaudes (et pantalon), et une autre série en intérieur, porté avec une tenue plus habillée, pour vous montrer que ça fonctionne aussi bien (l’objectif de me sentir bien et non déguisée quand je le mets avec une jolie robe de fête est rempli).

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Côtés défauts :
– il y a des petits soucis aux angles de la capuche, mais franchement j’ai eu du mal à être totalement précise avec ces épaisseurs. Cela dit, le laingage est un peu extensible, d’une certaine façon, et les problèmes sont presques invisibles ;
– je trouve que le bas du manteau gondole légèrement, il a dû s’étirer  quand j’ai surpiqué. J’ai pensé à le passer à la vapeur avec une pattemouille, mais comme quand je le porte je ne le vois pas, je n’ai toujours pas pris la peine de tester cela ;
– j’ai cité le problème de la doublure de la manche gauche ;
– je me rends compte que je n’ai pas repassé le bas de la doublure, qui serait peut-être plus joli aplati qu’un peu bouffant ;
– visuellement, peut-être que les parementures dos et capuches gagneraient à être plus larges.

Au final, des douleurs mais aucune larme pour ce projet ! Qui pourrait d’ailleurs être presque rapide à coudre, si il n’avait pas fallu tout surpiquer et donc tout coudre trois fois 🙂

Ce manteau cloture donc ma série « L’année de la veste », et je vous rajoute donc un petit récapitulatif en images. Il est au format Instagram, donc en carré de 9 images, et j’ai complété les 5 cases qui ne sont pas des vestes par mes autres projets plutôt techniques ou de longue haleine.

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Il y a ma veste en simili | la veste chic pour numéro 3 | la veste aux pandas de la Poulette | la chemise de mon grand | le tricot pour la Poulette (le tricot pour moi c’est dans la catégorie ambitieux !)| la chemise de monsieur | la veste en simili de mon grand | la robe à sequins (longue haleine !) | mon manteau

Je vous souhaite un bon week-end, un bon courage à celles et ceux qui comme ici se dépatouillent avec les virus en tout genre ou autres joyeusetés !
Et je vous dit rendez-vous mardi sur Instagram pour la photo de mon projet #jecoudsmagarderobecapsule2017 de janvier, puis le week-end prochain pour en parler plus en détails.

 

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