Article de présentation : ici.

Projet de janvier : ici.

Projet de février : ici.

Un article préalable sur la lingerie : ici.

Ce mois-ci, dans le projet Je couds ma garde-robe capsule de Clotilde, j’ai utilisé la carte de la catégorie maillot de bain, mais pour coudre un soutien-gorge. Au moment où je débute l’écriture de cet article, j’ai le sentiment qu’il va être un peu long, alors selon ce que vous cherchez à lire, sachez que la première partie pourrait s’intituler « discussion », que la deuxième parlera du modèle réalisé et que la dernière concernera plus la couture et les points techniques.

Discussion

Je reconnaîs que ma discussion risque fort de ressembler à un monologue 🙂 Mais, comme toujours, les commentaires sont là pour discuter, de mon côté c’est avec plaisir…

Il y a longtemps… avant les enfants… je faisais un bonnet B (ah oui, j’ai oublié de prévenir, c’est légèrement impudique aujourd’hui ! J’accorde de l’importance à ce sujet, alors je me permets d’y aller sans détours…)

Bonnet B, donc… Et puis, il y a eu le premier (enfant), la deuxième, des allaitements… A la fin de l’allaitement de numéro 2, j’étais passée dans la catégorie bonnet A. Je crois que je n’avais pas tellement anticipé cela, et puis pour mon aîné, ça ne s’était pas présenté… Avec la troisième grossesse, nouvelles variations naturelles, et pour, définitivement, retourner à un bonnet A. Je me suis faite la réflexion, pendant cette dernière grossesse, que si tout au long mon regard était tourné vers mon ventre, à partir de l’accouchement c’est à  ma poitrine que j’accordais de l’attention (en dehors de bébé, cela s’entend 🙂 !). Il faut dire que les variations de volume ne sont pas anodines, et que pendant un allaitement, c’est un des endroits où se passe le lien avec bébé.

Pour mon premier enfant, j’avais acheté des soutien-gorge d’allaitement basiques, et je crois que mon estime personnelle en a un peu souffert, au bout de quelques mois, car je n’avais pas de quoi me sentir jolie. J’ai investit un peu plus pour ma deuxième (c’est d’ailleurs la même histoire pour mes vêtements de grossesse), et je trouve quand même qu’être valorisée par son vêtement est important, dans ces périodes où le corps change beaucoup (et de manière générale, d’ailleurs, mais on aborde un peu différemment cette période).

Et une fois que le corps a changé, être valorisée par ses vêtements me paraît aussi une étape importante sur le chemin de l’acceptation… En l’occurence, après avoir accusé le coup la première fois que mon volume de poitrine a changé, je me suis motivée à racheter des soutiens-gorge, puisque ceux que je possédaient baillaient tous.

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Je me suis rendue dans un grand magasin ; en général, je finissais, avant, par y trouver mon bonheur. Mais… J’ai vite déchanté ! J’ai notamment remarqué que plein de modèles n’étaient pas proposés en bonnet A… J’avais fini par jeter mon dévolu, il me semble, sur un soutien-gorge push-up de marque très connue, et sur un autre moins push-up d’une marque que j’aime bien. Au final, je n’ai presque pas porté le push-up qui s’avère me faire mal à la cage thoracique… Je me suis un peu adaptée, j’ai fini par racheter un soutien-gorge identique à celui qui me convenait. Ce sont ceux que j’utilise toujours…

Après numéro 3, je me suis dit que j’allais faire les choses bien : j’allais retourner dans ce grand magasin, et cette fois demander conseil à une vendeuse, qui certainement savait conseiller ses clientes pour qu’elles se valorisent au mieux… Raté… J’ai été très mal conseillée, je retiens notamment le « oui, je sais ce que c’est, je fais un bonnet B, comme pour les bonnets A ça flotte toujours un peu en fonction des modèles » (grosso modo)… Déjà, un bonnet B et un bonnet A, ce n’est PAS la même chose. Et puis si ta poitrine flotte dans ton soutien-gorge, c’est qu’il est MAL ajusté. Basta (comme on dit parfois à la maison 🙂. Bref, j’étais bien énervée, d’autant plus que la vendeuse m’a plantée là au bout de 10 minutes, parce qu’elle terminait son service. Alors que j’avais clairement demandé de l’aide, et pas juste de me montrer des modèles, alors aussi qu’elle étaient deux vendeuses face à moi quand je suis arrivée. Pour faire un petit saut de langage, je dirai : les boules. J’avais besoin de soutiens-gorge, j’en ai donc tout de même acheté deux : un joli mais dans lequel je flottais un peu, et un autre de la marque qui m’avait déjà réussi, un peu plus travaillé avec de la dentelle (les deux miens sont unis satinés, j’avais besoin de changer). Echec, encore, le premier s’est avéré me gratter (je suis assez sensible), en lien avec la qualité du produit. Le second finalement, je flotte un peu dedans, et au bout d’une journée il me fait mal sur les côtés. J’étais, comment dire, vraiment, vraiment énervée… De l’argent jeté par la fenêtre ; un besoin qui me semblait pourtant assez simple toujours pas assouvi…

Il m’a fallu un an pour tenter une dernière fois de m’en acheter un, de soutien-gorge. Je me suis dit que j’allais aller dans un autre type de magasin, une boutique de lingerie, multi-marques, présente de très longue date près de chez moi. Je comptais du coup sur l’expérience pour avoir un meilleur conseil. J’ai été mieux conseillée, je ne peux pas dire. Cela dit, je voulais un soutien-gorge blanc en bonnet A, et… il n’y en avait qu’un au moment où j’y étais ! Il m’allait, ça tombait bien. Il était plutôt joli aussi, un peu de mousse mais pas trop, une mise en forme de la poitrine sans pour autant faire semblant de lui doubler son volume. Je l’ai acheté. Porté. Mais presque pas… Lui aussi, au bout d’une journée, me fait vraiment mal à la cage thoracique. J’ai l’impression que c’est particulièrement le cas quand les armatures remontent au centre autant que sur les côtés. Je suppose que je diffère du barème de mesure sur quelques points…!

J’étais fâchée, encore !! Je n’ai pas continué à chercher, même si les copines me parlent de modèles qui vont bien. Je me suis promise que ça suffisait, et que j’allait coudre ma lingerie, parce que mince, il y en a marre (en version polie). Et ça, c’était l’été dernier, ce qui fait que depuis, je tourne toujours sur les deux même soutien-gorge dont je parlais, et qui sont fait un peu comme des push-up sauf qu’au lieu de pousser le coussinnet rempli l’espace « manquant ». Il en résulte une silhouette qui me convient, particulièrement quand je suis habillée, puisqu’elle est assez structurée. Elle me convient mais n’est pas naturelle. Et à force, ce premier et dernier vêtement que je vois dans la journée, quoique de bonne qualité, commence à me peser. Je me suis faite à mon bonnet A ; enfin, il faut bien ! Pour être précise, sans vêtements, la silhouette me convient bien. Mais quand on commence à rajouter des couches, si le vêtement n’est pas tout à fait adapté, la silhouette générale s’en trouve, je pense, dévalorisée, alors que ça pourrait ne pas être le cas. Pour tout mes autres vêtements, donc que je couds, je fais attention à la valorisation. Et quand ça ne va pas, je peux envisager d’améliorer les choses une fois suivante. Mais là, pour ce premier et dernier vêtement de la journée, plus le temps passe, et plus je me sens mal valorisée.

Je ne sais pas pourquoi j’ai laissé passer tellement de temps. J’avais fait mes premiers essais de couture de sous-vêtement entre numéro 2 et numéro 3, mais à part aplatir le peu de poitrine que j’ai, le soutien-gorge ne m’avait à l’usage pas apporté la valorisation recherchée. Et puis comme pour tous les autres projets, il faut arriver à les faire passer dans ses priorités à un moment donné ! Alors… encore merci Clotilde 🙂 pour ce projet en forme de coup de pied au derrière 😉

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Mon idée de base en me lançant dans la confection de ma lingerie est que cela fasse une jolie petite poitrine. Je dois quand même dire, que si j’avais le choix (sans chirurgie !) du bonnet, je retournerai sans hésiter à un bonnet B. Pour des raisons esthétiques, d’équilibre, de silhouette, cela me plaisait bien. Mais on ne choisit pas ma bonne dame. Les choses changent et il faut faire avec. Je me suis fait la réflexion ces derniers temps que si ce changement-là est cristallisé par la grossesse, je me leurrait sûrement en ayant l’impression que sans les grossesses il n’y aurait pas eu de changements. Je suppose qu’à partir de la trentaine, le corps est amené à ne faire que changer et à porter les traces de ce que l’on vit ou du temps pendant lequel on a vécu des choses… Tout l’enjeu est donc d’accepter ce changement continu et d’ajuster ce qui doit l’être pour à nouveau se sentir bien… En l’occurence, je porte les traces de l’allaitement que j’ai choisi de faire avec mes trois enfants, je garde des souvenirs du ventre qui les gardait bien au chand et je porte quelques traces du temps passé avec eux… Et là je me dis que je serai bien avisée de venir me relire de temps à autre, comme une piqûre de rappel certains jours…

Bref !! Couture avec pour objectif jolie petite poitrine, voilà ce que je disais. Et en la matière, le soutien-gorge Sierra proposé gratuitement par Madalynne (images ici, patron gratuit ) m’avait l’air d’être le bon numéro. Je le disais il y a deux semaines, il est joli, original, plus adapté aux poitrines à bonnet A et B que plus grand (soutien par compression uniquement).

Ce n’est donc pas pour éviter techniquement la mousse ou les armatures que j’ai choisi de commencer par ce modèle, c’est pour voir si cela peut aussi être joli sur moi qui n’ai pas la carrure (au sens propre comme au figuré) qu’elle a. Et donc, pour vous donner déjà la conclusion, oui, je trouve cela très joli. Il me plaît beaucoup, et étant donné tout ce que je viens de dire sur le seyant, cela a du sens pour moi de vous mettre des photos portées ; après tout, c’était mon enjeu, savoir si une fois porté ce modèle faisait joli.

Ma réalisation

Je me sens jolie quand je le porte ; le matin, j’ai l’impression de mettre un vêtement : aussi bizarre que soit cette formulation, cela a du sens dans mon esprit, je ne le mets pas parce qu’il le faut bien, je le mets parce que cela fait joli… Et c’est beaucoup plus agréable ainsi. Il a quelques défauts techniques, que je vous détaillerai plus loin. Mais à n’en pas douter, j’en ferai d’autres, et certainement une version maillot de bain.

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Je l’ai tout de suite porté autant qu’il était possible, lorsqu’il a été fini… J’ai d’ailleurs découvert à cette occasion que ma fille pensait qu’un soutien-gorge se devait d’être rigide (par rapport à la présence de mousse), étant donné que c’est ce qu’elle avait constaté jusque là… C’est fou quand même ce qu’on peut véhiculer à ses enfants sans s’en rendre compte.

Après, on ne peut pas nier que la silhouette n’est pas la même. Je le disais, il est sans armatures, sans mousse. Il se met comme un gilet, on croise les pans devant et on retourne les fixer au dos. Le soutien de la poitrine se fait par compression, il n’est donc pas recommandé à partir du bonnet C. Et donc, il comprime la poitrine et ne la met pas en forme. Quand je me regarde, cela me convient ; je trouve que l’effet croisé convient bien au petit volume et valorise le corps comme il est (c’est d’ailleurs pour cela qu’il sera très bien en maillot de bain). Avec des vêtements, c’est moins évident ! Je porte plutôt des hauts près du corps, et j’aime a priori que la silhouette soit marquée avec la forme de la poitrine. Avec Sierra, c’est sûr que le rendu est plutôt plat. Je l’ai porté avec une encolure en V assez profonde, et avec un haut à effet cache-coeur. Dans ces deux cas, cela m’allait. J’ai testé avec un t-shirt près du corps à encolure ronde, je suis moins sûre d’assumer. Mais en tout cas, je suis suffisament contente quand je le porte sous mes vêtements pour me motiver et tenter de m’habituer, d’assumer… 🙂

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Il y a un autre point que je n’ai pas évoqué, ce soutien-gorge s’attache autour du cou. Il convient donc bien pour être porté avec des robes ou hauts qui sont du même type, mais la question peut se poser pour les autres vêtements. Sur le blog de Madalynne, elle parle ici de la façon dont elle le porte : ce peut être avec effectivement un vêtement qui passe autour du cou (oui, je fais des périphrases pour éviter d’utiliser l’expression dédiée, qui m’a déjà valu des visites louches sur le blog…), ou bien aussi avec un débardeur un peu ample. Avec les deux vêtements que je lui ai associé, cette particularité de Sierra ne me gênait pas : cela ne m’embête pas qu’on voie mes (ma) bretelles, et esthétiquement ce n’était pas gênant. Mais ce sera certainement au cas par cas, en fonction des vêtements, et il est certain qu’il me faudra aussi des soutiens-gorge de forme classique.

Concernant le dos : les photos que j’ai pu voir laissent à penser qu’il y aura un décalage entre les deux parties qui passent au dos. Mais sur ma version, les deux se rejoignent assez vite. A voir si cela est lié à mes tissus ou si c’est inhérent au modèle, une fois qu’il vit… Le rendu au dos est donc un dos dégagé et un effet bande de soutien gorge, un peu plus basse je crois que celle d’un soutien-gorge classique.

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Patron : Sierra de Madalynne (gratuit)
Taille : M
Matériel : bande de dentelle noire extensible (de mon stock)
           mesh noir extensible Risj Textile
           agrafes et anneaux B-wear

           élastiques de mon stock

 

Les points techniques

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– J’ai choisi la taille M, en fonction de mes mesures ; chaque taille recouvre une gamme de mesures, allant de 72,5 cm à 92,5 cm.

– J’ai utilisé ce que j’avais en stock (détails quelques lignes plus haut) ; j’aurai bien pris d’autres élastiques notamment, mais je n’avais pas la patience de chercher ou d’attendre qu’on me l’envoie, alors j’ai pris ce que j’avais (et puis j’étais quand même dans la configuration d’une toile portable).

Concernant les techniques mises en oeuvre :

– Le mesh est la doublure. La dentelle et le mesh sont coupés en même temps, et Madalynne recommande de les coller avec une colle temporaire pour que la découpe soit plus facile et précise. Là-aussi, j’ai fait avec ce que j’avais, une colle en spray repositionnable. A mon avis, c’est un bon conseil, cette histoire de colle. Les deux épaisseurs de l’avant se cousent comme seule pièce, et comme ma colle n’a pas tenu, j’ai eu du mal à tout garder aligné ce qui crée un petit pli dans le soutien-gorge. Je viens donc de m’acheter un spray prévu pour cette utilisation.

– Les élastiques que j’avais ont un « picot » assez large, c’est ce qui fait l’effet de ma bordure ; ce n’est pas ce que je recherchais initialement, ni ce qui est demandé, mais au final cela me convient mieux que je ne le craignais.

– Ces élastiques sont montés à plat, c’est-à-dire sans être étirés. Tous les éléments de lingerie ou maillot de bain que j’avais cousus jusque là étaient étirés à la couture, et j’ai toujours encore du mal à faire une couture régulière dans ce cas. A plat, c’est beaucoup plus agréable, et plus précis.

– Les instructions sont claires : enfin, elle sont en anglais, alors j’espère que si vous êtes intéressée ça ne vous pose pas de problème 😉 Mais à part cela, j’étais satisfaite, seul le montage de la bretelle est plus dur à comprendre, mais on s’en sort avec les photos.

– En gros les étapes sont : couper ses pièces, assembler le dos et les devant, poser les élastiques, mettre en place la bretelle, et coudre l’agrafe aud dos. C’était assez rapide à coudre, du coup. Et cela rend le projet très agréable : petites pièces à couper, un minimum de technique (pour l’instant, pour moi, ces tissus et les élastiques, ça fait un peu technique…), et assemblage rapide…

Les problèmes de ma version :

– Mon élastique est un problème : déjà, je n’en avais pas assez d’un même type ; j’ai donc utilisé un type pour le décoletté, et un type pour les emmanchures/dos. Je ne trouve finalement pas cela choquant, ce n’est peut-être pas un vrai problème 🙂

– Par contre, celui utilisé pour le dos comportait un raccord sauvage que je n’avais pas vu : deux parties avaient été retenues par un fil, et bien sûr, une fois porté le fil (qui me grattait) a cassé, mon élastique semble donc déchiré (à droite sur la photo)…

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– La largeur de cet élastique pose un problème près des agrafes : esthétiquement c’est plus compliqué de gérer la transition.

– Mes agrafes me grattent parfois, j’ai l’impression que le système se positionne mal. C’est un peu comme si il était trop grand ; ou que le tissu était trop léger comparé à lui. Je ne sais pas trop, il faudra que je trouve une alternative, car c’est un peu gênant.

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– Un autre souci de fournitures concerne mes anneaux et passants : ils sont trop larges pour ma bretelle, et les passants me gênent pas mal. Ils doivent correspondre à un autre type d’élastique, il faudra que je change cela à l’occasion.

– D’autant que j’ai prévu une bretelle trop longue, et que pour l’ajuster je dois beaucoup la raccourcir ; les passants sont donc dans ma nuque, et me grattent, alors que placés plus bas je les sentirai moins. Quand je changerai les passants, je raccourcirai aussi la bretelle.

– Ma dentelle est très souple, et le feston du bas ne reste pas assez en place à mon goût. Ce qui achève de dire que je ferai bien attention à mes fournitures pour la prochaine version !

 

Ouch, j’avais dit que ce serait un peu long, c’est plutôt très long finalement… J’espère que vous y aurez trouvé votre compte dans une partie ou une autre ! Et j’espère pour moi que c’est le début d’une garde-robe fait main en lingerie ! Rien de prévu dans cette catégorie pour le mois d’avril, car j’ai déjà d’autres projets adulte et enfant, mais j’espère bien m’y remettre d’ici le début de l’été !

Et concernant le projet de garde-robe capsule pour avril, ce sera, enfin, un pantalon, et je prends un peu d’avance, il devrait être en cours au moment où je publie cet article.

Je vous souhaite donc un bon week-end, une bonne semaine, et je vous dit à la semaine prochaine, avec je pense un article plus léger car j’ai passé un bon bout de temps sur celui-ci 🙂

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